Maxim Martin raconte une histoire très touchante
Ce n’est pas parce qu’on est humoriste que tout est toujours drôle, et Maxim Martin vient d’en faire la démonstration. L’auteur de l’autobiographe Excessif a raconté sur Facebook une bonne action qu’il a posée en aidant une personne avec des problèmes de santé mentale. Par contre, il se questionne lui-même sur son geste, disant qu’il était plus posé pour des raisons égoïstes qu’altruistes.
De notre côté, on a l’impression que Maxim Martin a vraiment fait du bien au jeune homme en question. Cette petite histoire nous a profondément touchées, et nous ne sommes pas seuls: plus de 5000 personnes l’ont déjà aimé sur le réseau social à peine une heure après sa publication. Voici le message au complet:
« PAS MON MOMENT DE GLOIRE
Il m'est arrivé quelque chose, dimanche dernier, qui me hante encore. C'était le spectacle de Noël de la troupe de danse de ma fille et j'ai toujours hâte car leurs shows sont époustouflants.
Alors que je faisais la file, un jeune homme s'approche de moi et me dit: «Aye, t'es Maxim Martin» et il commence à me poser des questions. Mes réponses sont brèves, car j'ai juste hâte d'avoir mon billet pour entrer dans l'auditorium. Le jeune homme continue de me parler. Je peux voir qu'il est un peu simplet, qu'il a probablement un trouble psychologique.
Une fois mon billet en main, je discute avec des parents dans le hall. Un moment donné, une certaine nervosité se fait sentir et quelqu'un vient me dire que le jeune homme semble perdu et qu'il n'est pas ici avec l'une des familles. Tout le monde se demande comment faire pour s'en débarrasser.
Du coup, on entend les classiques : «Y'a l'air weird!», «j'espère qu'il n'est pas dangereux» et le fameux : «il est probablement gelé». Mon Å?il de lynx pour la situation confirme que non. Il a juste l'air troublé. Il est seul au milieu de nous tous et je peux voir que ses yeux sont pleins d'eau.
Comme un chat abandonné
Tout le monde le fuit du regard, moi le premier, et on espère juste qu'il quitte de lui-même. Finalement, je dis aux parents de rentrer dans la salle et je m'approche de lui pour lui demander comment ça va.
– Pas très bien, je me sens un peu désorienté et je perds des bouts
– Viens, on va aller prendre une marche.
Mon but était simplement de l'amener à l'extérieur pour qu'il retourne chez lui, comme un chat abandonné que tu espères voir retrouver sa maison. On s'arrête à l'extérieur et je lui demande s'il a pris quelque chose ou au contraire, s'il est supposé de prendre des médicaments. Il me répond que oui et commence à me les nommer. Ça semble lourd comme cocktail et il me confesse qu'il trouve ça difficile de les prendre car les effets secondaire sont trop forts. C'est là qu'il me dit qu'il veut aller à l'hôpital.
Il me dit aussi qu'il venait pour ramener des films à la bibliothèque. Je lui propose qu'on y aille ensemble. Rendus à l'intérieur, les employés, qui le connaissent, le prennent en mains et appellent le 911. Il a dû me dire «Merci Maxim» une dizaine de fois avant que je parte. Après le spectacle, je suis retourné à la bibliothèque et on m'a rassuré en me disant que tout s'était bien passé.
Le jugement facile
Peut-être allez-vous me dire que c'est gentil de ma part. Pourtant, ce n'est pas ce que je ressens. Comme beaucoup trop d'entre nous, j'ai eu le jugement facile. Devant le malaise d'une personne avec des troubles psychologiques, j'ai souhaité qu'il s'éloigne gentiment pour que je puisse souffler avec tous les autres après son départ. Tristement, c'est souvent ça notre réaction.
J'ai l'intention de retourner à la bibliothèque pour voir si je peux avoir ses coordonnés. J'ai trop besoin de savoir s'il est correct. Je ne sais pas si je le fais pour me valoriser ou si c'est pour taire ma culpabilité.
Je suis incapable de chasser l'image, dans ma tête, de ce jeune homme perdu au milieu de la foule, les yeux pleins d'eau. J'essaye d'imaginer à quel point il se sentait perdu, paniqué. Je me demande surtout ce que j'aurais pu faire de plus. Vous aller trouver ça bizarre, mais je me dis que j'aurais juste pu lui faire un câlin.
Malgré tout le chemin que j'ai parcouru dans ma vie, il me reste clairement des choses à travailler. Et notre société a elle aussi du chemin à faire. »
Qu’en pensez-vous?
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Crédit photo: Karine Caron-Benoît