Le port du masque est désormais obligatoire au Québec, et ce, dans tous les lieux publics fermés ou partiellement couverts. C’est donc munie de son masque que Rosalie Taillefer-Simard, la fille de René Simard et l’animatrice Marie-Josée Taillefer, s’est dirigée vers la quincaillerie de son quartier ce mardi. Elle s’est toutefois fait refuser l’accès au commerce, car son masque avait une fenêtre faite d’un plastique souple au niveau de la bouche. Il a été conçu ainsi pour les malentendants.
De retour chez elle à la suite de ce malencontreux événement, Rosalie Taillefer-Simard a choisi de revenir sur son expérience en partageant une vidéo sur sa page Facebook afin de lancer un message pour sensibiliser le personnel des commerces. La pandémie actuelle a frappé les personnes sourdes et malentendantes d’une façon bien particulière, rappelle la jeune femme. En effet, celles-ci sont habituées de lire sur les lèvres, chose qu’il n’est pas possible de faire avec un masque normal. C’est pourquoi les masques pour malentendants sont la solution idéale pour eux.
Rosalie Taillefer-Simard a toutefois indiqué avoir pu entrer dans la quincaillerie comme elle avait un autre masque avec elle. Son étonnement, mais surtout son questionnement reste toujours.
« Je suis allée à la quincaillerie tantôt et ils ont refusé que j’entre dans le magasin. J’en revenais pas! Une chance, j’avais un autre masque dans mon auto, donc j’ai pu faire mes commissions, mais je trouve que ce n’est pas évident. J’aimerais ça comprendre pourquoi ces masques ne sont pas acceptés dans certains commerces », a-t-elle indiqué.
Au lendemain de la publication de la vidéo, Rosalie Taillefer-Simard était de passage à Salut Bonjour pour en dire plus sur la situation. Selon elle, « c’est un manque d’informations » qui a mené au refus d’entrer le commerce.
Questionnée par l’animateur Alexandre Dubé, Rosalie Taillefer-Simard a souligné avoir discuté avec la personne qui lui avait refusé le passage pour savoir les raisons d’une telle décision : « Elle disait que c’était à cause du plastique, mais ce n’était pas clair. Elle n’avait pas d’arguments solides. Donc, c’est vraiment un manque d’informations chez le personnel. »
C’est pourquoi la jeune femme a expliqué en détail l’importance des masques pour malentendants et pour quoi ceux-ci devraient être acceptés partout. Ã? titre informatif, Rosalie Taillefer-Simard est née avec une surdité profonde. C’est à l'âge de quatre ans qu’elle a été opérée pour recevoir un implant cochléaire.
« Tous les masques cachent la partie inférieure du visage, ça fait en sorte qu’on ne peut pas lire sur les lèvres. Même aussi, il faut dire que le Plexiglas coupe le son, donc en plus du masque, nous on a de la misère à entendre même si on a des appareils auditifs ou des implants cochléaires. Lire sur les lèvres, ça permet de confirmer ce qu’on entend. C’est ce que les gens parfois ne comprennent pas », a-t-elle ajouté en soulignant que toute la communauté sourde et malentendante se soutient et se comprend.
Rosalie Taillefer-Simard a également partagé les conseils donnés par l’organisme Audition Québec, qui rappelle à la population que lorsqu’on croise une personne sourde ou malentendante qui ne semble pas comprendre ce que l’on dit, deux options sont possibles : la première est de se distancer à deux mètres de distance pour baisser son masque et la seconde est de se placer derrière un Plexiglas, puis de baisser son masque. Ainsi la personne malentendante pourra vous comprendre et vous aurez communiqué en toute sécurité.
Au final, Rosalie Taillefer-Simard ne retient que du positif de cet événement qui lui a permis de faire connaître les défis auxquelles font face les personnes sourdes et malentendantes. En souhaitant que la situation s’ajuste dans le futur.
On lève donc notre chapeau à Rosalie Taillefer-Simard pour avoir partagé ce message important!