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Magalie Lépine-Blondeau s’adresse aux finissants du secondaire dans un brillant texte engagé
Crédit: Serge Cloutier

Plutôt secrète dans sa vie privée, Magalie Lépine-Blondeau n’est pas souvent vue sur les médias sociaux, malgré sa grande popularité. Reste qu’un événement causé par la pandémie l’a incitée à briser son silence pour envoyer des mots encourageants à tous les finissants qui ne pourront vivre leur dernière année du secondaire comme beaucoup d’entre nous l’ont fait avant eux. Bien qu’un bal puisse sembler futile, il signifie aussi un rite de passage vers l’âge adulte. On prend conscience que notre vie prend un tournant important.

Dans le brouhaha de cette crise actuelle, le futur peut soudainement paraître inquiétant, et c’est pourquoi plusieurs écoles et enseignants ont contacté Magalie Lépine-Blondeau pour qu’elle rassure les jeunes, et plus encore, qu’elle leur rappelle que l’avenir leur appartient.

Non sans gêne, la comédienne a partagé une photo d’elle, alors qu’elle n’avait que 16 ans, sur ses réseaux sociaux.

« Ã? tous les finissants donc; je vous dis bravo et merci. Votre dernière année au secondaire n'a pas été « annulée » ni oubliée, elle est historique […]. Pour citer Réjean Ducharme, mon écrivain favori à cet âge : tout m'avale. Tout m'atteint, me chavire. Je suis mal dans ma peau. J'ai l'impression que je n'aurai jamais assez de temps pour tout vivre, pour tout goûter, pour tout apprendre, et pourtant tout m'effraie. Je suis peuplée par un million de rêves et j'ignore comment me lancer à leur poursuite. Je me sens inutile. Je ne sais si je suis davantage habitée par l'envie ou la peur d'être invisible. Je me serais sentie bien seule sans la présence de mes quelques amis de l'époque à mon flan. Si ceci trouve écho chez certains d'entre vous, sachez que rien n'est définitif », a-t-elle d’abord écrit.

La pandémie ne durera pas, mais peut-être qu’elle est arrivée pour aussi nous permettre de voir les choses sous un angle différent et changer les choses qui doivent être changées. Magalie Lépine-Bondeau en appelle donc à la force de caractère et à la volonté d’agir des finissants pour créer une société encore et toujours plus égalitaire et inclusive.

« Que si la vie dite normale s'est mise en veille il y a quelques mois, c'est peut-être justement pour nous permettre de redéfinir cette normalité, de la remodeler. Votre rite de passage vers l'âge adulte est certes un peu particulier, mais il est exceptionnel et fera peut-être de vous des êtres qui le seront tout autant. Dans les prochaines années, vous connaîtrez de grands amours, de vastes chagrins, des joies immenses, vous irez voter, vous choisirez un métier; soyez exigeants, vous êtes en droit de tout espérer de la vie, de l'avenir. Nous avons besoin de vous. De vos valeurs, de vos espoirs, de vos écorchures, de votre altruisme, de votre fraîcheur, de votre colère, de votre bienveillance pour façonner des lendemains plus propres, plus sûrs, plus justes. Pour que nos possibilités et nos droits ne soient pas définis par la situation économique de nos parents, par nos origines, par notre sexe, par notre orientation sexuelle, par la couleur de notre peau. On peut respecter les règles du vivre-ensemble en étant dissident de l'intérieur, insoumis; sans être conformiste. Si vous vous sentez seuls, désorientés ou en détresse, tendez la main. Appeler à l'aide est une force. »

« On peut s'aimer autant à deux mètres; faut juste s'aimer mieux pis un peu plus fort pour que ça se rende », a-t-elle finalement conclu.

Un mot de fin judicieux qui fera certainement autant vibrer les jeunes que les moins jeunes.

 

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