L’édition 2020 du Gala Artis renaît de ses cendres, alors que l’événement qui devait avoir lieu en mai a été annulé au tout début du confinement. Jeudi, le réseau TVA dévoilait finalement les nommés, les votes ayant été enregistrés il y a déjà un bon moment, sans pour autant annoncer quelle forme prendra finalement la soirée.
Malheureusement, dès la sortie des nominations, on soulignait le manque de diversité culturelle parmi les finalistes. Des 80 personnalités en lice, seulement une - Pierre-Yves Lord, nommé pour la toute première fois – est de couleur. Alors que le mouvement Black Lives Matter est à son apogée depuis un mois, que les acteurs autochtones ont été vus plus que jamais à la télévision québécoise dans la dernière année (pensons à Fugueuse, la suite, à Ã?pidémie et à Eaux turbulentes) et que le Gala Artis a essuyé des critiques l’an dernier en présentant une soirée 100% blanche, c’est difficile de ne pas trouver choquant ce gigantesque manque de représentativité.
Les personnalités publiques sont donc nombreuses à dénoncer cette nouvelle manifestation de racisme systémique sur les réseaux sociaux. Sugar Sammy a parlé du « jour de la marmotte » en décrivant Gala Artis comme « White Lives Matter », trouvant un écho entre autres avec les nommés Jay Du Temple, Sarah-Jeanne Labrosse et Mélissa Désormeaux-Poulin, qui ont partagé leur consternation.
Herby Moreau a également critiqué le résultat des nominations en écrivant : « Apres « Où est Charlie » on joue à « Où est PY »! » En commentaire, il a ajouté : « Pierre-Yves McSween, toi qui est super bon dans les chiffres. Combien tu penses qu'il y aura de personnalités du milieu artistique québécois qui vont se prononcer sur le manque de diversité dans les nominations de la Soirée Artis de cette année? Je te parle des mêmes qui partageaient fièrement il y a à peine trois semaines le carré noir sur leur Instagram afin d'appuyer le mouvement #BlackLivesMatter? Alors combien d'après toi? On jase là … » Signe qu’un vent de réelle solidarité a sérieusement besoin de souffler dans notre showbusiness…
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Angelo Cadet a repris l’image d’Herby Moreau en écrivant à son tour : « Gala Artis, d'année en année, toujours la même distribution et la même variation sur un même thème! Plus d'engagement offre plus d'inclusion. »
L’an dernier, devant 70 blancs sur 70 nommés au gala, l’ex-académicien Rich Ly et le militant antiraciste Xavier Camus, entre autres, avaient dénoncé le flagrant manque de représentativité. Aucune communication officielle n’avait été faite par les organisateurs, mais le coanimateur de la soirée, Jean-Philippe Dion, avait indiqué dans les commentaires de la publication de l’ancien de Star Académie qu’ils avaient « pris acte de cela en découvrant les nominations » et qu’ils étaient « malheureusement impuissants face à cette situation. »
Visiblement, quelque chose devra changer dans le fonctionnement du gala si même l’organisation ne peut agir pour accueillir davantage de diversité culturelle. Les personnalités racisées n’ont pas moins de talent que celles qui sont blanches, donc pourquoi renvoyer cette image en les oubliant année après année des nominations?
Et si vous en voulez des solutions, chère Soirée Artis, pourquoi ne pas organiser une table ronde avec des acteurs issus de la diversité ethnoculturelle qui pourront offrir de précieux conseils et qui méritent d’être entendus? Pourquoi ne pas ajouter des nommés dans certaines catégories pour mettre de l’avant ces artistes cette année, alors que les nominations sont déjà annoncées, et penser à une solution plus inclusive pour le futur? Les possibilités sont là . Ce qu’il faut, c’est le sincère désir de les explorer.