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Les Invisibles: Aucune raison de passer inaperçu!
Crédit: Capture d'écran

Si vous suivez la série française Dix pour cent, connue ici sous le titre Appelez mon agent, vous vous doutez sûrement que son adaptation québécoise ne pouvait être qu'excellente ou exécrable. Heureusement, après avoir vu les deux premiers épisodes, on peut vous assurer que c'est plutôt la première option qui l'emporte.

Intitulée Les Invisibles, l'émission prendra les ondes le 7 janvier sur les ondes de TVA. L’agence ASK devient l’agence AMG et perd ses beaux grands espaces vitrés au profit d’un bureau aux pièces peu lumineuses et exiguës, Andréa devient Alexandra (Camille Cottin, Karine Gonthier-Hyndman), Mahtias devient Jean-Frédéric (Thibault de Montalembert, Bruno Marcil) et Hervé devient Jérémie (Nicolas Maury, Guillaume Rodrigue). Par contre, Arlette (Liliane Rovère, Danièle Lorain), Gabriel (Grégory Montel, Benoit Mauffette), Noémie (Laure Calamy, Virginie Ranger-Beauregard), Sofia (Stéfi Celma, Leïla Donabelle-Kaze) et Camille (Fanny Sidney, Carla Turcotte) gardent les mêmes noms.

La Camille québécoise est plus arrogante, moins effacée que la française. C’est son arrivée dans l’agence qui est l’élément déclencheur, puisqu’on découvre rapidement qu’elle est la fille illégitime d’un des agents, Mathias/Jean-Frédéric. Là-dessus, par contre, on doit dire qu’on aurait aimé que leur relation père-fille soit établie moins subitement, qu’on nous laisse davantage la deviner au fil des premiers épisodes. Mais bon, l’adaptation inclut certains choix différents et, de manière générale, on les accepte très bien. Et puis, il faut dire que JF est pas mal plus direct que son homologue français.

C’est ainsi qu’on suit principalement la même trame narrative que dans la version originale, sans pour autant que ça soit un copié-collé. Par exemple, dans Dix pour cent, Cécile de France se fait refuser à cause de son âge un rôle dans le prochain Tarantino, personnage qu’elle pourra finalement incarner avec un peu de pression de l’agence, tandis que dans Les invisibles, c’est Hélène Florent qui essuie la même critique avec sensiblement les mêmes résultats, mais pour prendre part à un film aux côtés de Depardieu. On n’est cependant pas constamment dans ce pareil, mais différent; la série coproduite par Sophie Lorain, qui fait un caméo hilarant dans le deuxième épisode, comptera 12 épisodes cet hiver et 12 autres à l’automne, alors que la version française contient 18 épisodes en trois saisons. Logiquement, il faut donc qu’un peu plus de chair soit mise autour de l’os de ce côté de l’océan.

On le voit dès le second épisode, comme avec Gabriel qui a un colocataire ou plusieurs autres éléments complètement nouveaux. La finale du premier épisode, qui donne le ton au reste de la saison, est repoussée au deuxième dans la version québécoise, pour vous donner une idée du genre de petites différences dans la structure de l’histoire. Mais là où l’adaptation est la plus réussie, c’est sans doute dans ses personnes.

Que dire de cette Alexandra! Beaucoup plus drôle qu'Andrea, qui est parfois semi-déprimante, elle est si excentrique que c'en est à la limite de la caricature, sans jamais dépasser cette ligne parfois si fine. Karine Gonthier-Hyndman est excellente dans le rôle et fait monter le niveau de stress dans toutes les scènes où elle est présente, simplement en incarnant un personnage aussi sauté. C’est aussi un bon exemple de l’humour qui est appliqué différemment, puisqu’elle est plus crue que l’agente incarnée par Camille Cottin et que l’ensemble des Invisibles l’est également, lorsque comparé à Dix pour cent. Si la version française donne plus souvent dans le sympathique, celle québécoise a plus tendance à être comique, quoiqu’on nous présente des situations complètement farfelues d’un bord et l’autre de l’océan. Et pour les artistes invités, le mot d’ordre, c’est l’autodérision et ça marche au coton!

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