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Le dernier soir: du true crime bien québécois
Crédit: Radio-Canada

Si vous avez aimé The Keepers, Making a Murderer et ces autres émissions de true crime qui s’écoutent comme une série thriller, pas le choix de voir Le dernier soir. Déposée jeudi sur l’Extra d’ICI Tou.tv, la nouveauté vous fera vite oublier Un tueur si proche et autres productions aux dramatisations pas toujours accrocheuses. Ici, on a plutôt droit à des cliffhangers à la fin de chaque épisode qui incitent à l’écoute en rafale.

Le dernier soir, c’est le résultat de deux ans d’enquête par la journaliste Monic Néron et la productrice au contenu Manuelle Légaré (Deuxième Chance), qui se sont intéressées à un rare cas de double meurtre d’enfants demeuré irrésolu. Dans la soirée du 20 mai 1975, Diane Déry, 13 ans, et Mario Corbeil, 15 ans, ont été assassinés alors qu’ils étaient partis faire une balade à moto. Plus de 40 ans plus tard, se pourrait-il que l’émission contribue à trouver le ou les responsables du crime?

C’est ce qu’on a tendance à croire de plus en plus en visionnant la série de six épisodes. Les témoignages souvent bouleversants des familles et des proches des victimes, tout particulièrement de la famille Déry qui a beaucoup participé au documentaire, pourraient bien pousser quelqu’un quelque part à délier sa langue et à révéler un indice qui pourrait mener à l’arrestation du coupable… s’il est toujours en vie. Parce que c’est certainement une difficulté majeure qui est rencontrée tout au long de l’enquête : une foule de personnes d’intérêt ne sont plus de ce monde, 44 ans après les faits.

La série dépeint non seulement le meurtre sordide, mais aussi l’enquête qui a été bâclée à la base. C’est une récurrence qui semble inévitable dans les séries de true crime qui se penchent sur des cold cases, où le travail des premiers policiers à être intervenus dans le dossier est pour ainsi dire toujours critiqué. Ajoutez à ça une époque où les pièces à conviction sont manipulées sans gants et une scène de crime piétinée par des jeunes du voisinage à la curiosité morbide et vous comprendrez bien vite comment le meurtrier court toujours. N’empêche, au fil des entrevues, l’équipe du Dernier soir cerne des potentiels suspects. Et nous, comme spectateurs, on se transforme en détective de salon, espérant de tout cÅ?ur que justice soit faite pour ces deux enfants.

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