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Crédit: Facebook Épidémie

Après un départ plutôt lent pour la contamination comme pour la série, la mort de plusieurs personnes, le sauvetage in extremis d’une d’elles, une histoire d’infidélité, la panique du « virus inuit »,  l’abus de pouvoir du ministre et moult idées idiotes de Fabrice (Bruno Marcil), le gars des communications, Ã?pidémie est arrivée à sa conclusion mardi soir. Attention, les lignes qui suivent ne vous donneront certainement pas le CoVA, mais elles contiennent des divulgâcheurs.

La finale de la série, écrite par le couple Annie Piérard et Bernard Dansereau ainsi que leur fils Etienne Piérard-Dansereau, a débuté au 97e jour de l’épidémie. Dans la vraie vie, au 101e jour de l’épidémie de coronavirus qui sévit depuis le 1er décembre, le virus est certainement moins mortel, mais a voyagé pas mal au travers de la planète depuis son premier signalement. C’est déjà assez surprenant que le ministre Laurent Demers (Guillaume Cyr) soit visiblement le seul représentant de la classe politique à être impliqué dans le dossier, du haut de son incompétence, ça l’était encore plus qu’aucun cas n’ait été rapporté en dehors du Québec dans la fiction de TVA. Cette incohérence a finalement été corrigée avec l’annonce de cas possibles au Mexique, mais il restait encore plusieurs dossiers non réglés qui traînaient sur le bureau de l’infectiologue Anne-Marie Leclerc (Julie Le Breton).

Un d’entre eux, c’était celui de l’origine du virus. Après des visites dans des poulaillers et une entrevue avec un vétérinaire peu coopératif, c’est Nelli (Nancy Saunders) qui est finalement arrivée à trouver la réponse. Malheureusement, comme le public savait depuis la toute première scène que ce sont les furets les coupables, on ne peut pas dire que cette soudaine révélation a eu un grand effet. Même bilan face aux étourdissements de Sabrina (Laurence Deschênes), la fille de Dre Leclerc, qu’on a vue à plusieurs reprises avec les bêtes contaminées dans les mains. Ces évidences offraient aux téléspectateurs un drôle de contraste en étant combinées avec l’ambiance de course contre la montre quand l’équipe du Laboratoire d'urgence sanitaire se dépêchait d’aller récupérer les animaux fauteurs, qui faisaient bien malgré eux des victimes depuis trois mois déjà.

La panique de l’adolescente, déjà pas très rassurée par toute cette histoire d’épidémie, a pris beaucoup de place et les statistiques de sa mère n’étaient pas spécialement rassurantes (un taux de mortalité de 14% pour le fictif CoVA versus un faible 3,4% pour la COVID-19, selon l’Organisation mondiale de la santé). On ne peut pas dire que le personnage très cartésien qu’incarne justement Julie Le Breton a beaucoup évolué au fil des épisodes, malgré un mariage qui explose en même temps qu’un virus, contrairement à celui du ministre, qui est passé d’un grand nono à un homme torturé par ses actions répréhensibles.

En parallèle, on suivait l’infirmière Mélanie (Sharon James), qui faisait sa petite enquête concernant la mort du jeune Marcelin, le fils de Geneviève (Catherine Bérubé), comme elle avait des soupçons face au ministre et au Dr Buis (Mani Soleymanlou). Elle a tout déballé à la mère endeuillée, qui avait toutes les raisons du monde de bouillir de colère après avoir entendu comment son enfant avait été privé d’un médicament qui aurait pu le sauver.

C’est ainsi qu’on a eu droit à une fin d’épisode qui garde la porte ouverte pour une éventuelle suite; alors que l’épidémie est enfin (et plutôt miraculeusement) terminée, Geneviève est allée sonner chez le ministre Demers en lui brandissant au visage les pilules avec lesquelles elle avait envisagé s’enlever la vie, l’incitant à lui-même les avaler pour en finir (si vous êtes en détresse, appelez la ligne de Suicide Action Montréal au 1-866-277-3553). Son départ était synchronisé avec l’arrivée de Xavier (Laurent Lemaire) et de Pascal (Félix-Antoine Tremblay), qui sont tranquillement entrés dans l’appartement en laissant le responsable de la mort du petit Marcelin seul avec ses pensées dans le cadre de porte. Ã? voir si son cas sera traité dans une deuxième saison, mais, selon ce qu’on peut lire sur la page Facebook de la série, aucune annonce n’est à faire à ce sujet « pour le moment », bien qu’on nous suggère de se tenir « à l’affût ».

C’est certain que la fiction a souffert de l’actualité dans le cas de cette émission, pas parce que le public en venait à les associer, mais plutôt parce que ça mettait les invraisemblances et les raccourcis directement au visage des téléspectateurs. Par contre, ce qui est réellement dommage, c’est qu’Ã?pidémie partait avec une prémisse géniale, mais n’a jamais vraiment plongé dans la série catastrophe. Ça, ça ne fait que faire ressortir une fois de plus le triste constat que faire du genre au Québec est loin d’être chose évidente.

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