François Morency est le porte-parole d’une campagne de sensibilisation nationale pour la démence lancée par l'Agence de la santé publique du Canada.
En effet, l’humoriste a accepté de prêter sa voix pour la cause. L'Agence de la santé publique du Canada a lancé une importante campagne pour sensibiliser les Québécois et Québécoises et les Canadiens et Canadiennes au sujet de la démence.
Des attitudes et des croyances non fondées sur la démence peuvent entraîner une stigmatisation et celle-ci peut conduire à l’isolement social, au sentiment de solitude et à l’érosion du sentiment d’estime de soi.
« Nous sommes heureux de travailler avec François Morency, qui poursuit ses efforts pour démystifier la démence auprès des Québécois et Canadiens, à travers son histoire personnelle des plus touchantes. Il est important de comprendre que selon ses symptômes, une personne atteinte de démence peut continuer à faire beaucoup de choses et chacune a ses propres expériences à partager. En améliorant les connaissances sur la démence, nous serons mieux équipés pour créer des communautés qui aident les personnes atteintes à rester engagées et à se sentir valorisées et intégrées » a souligné l’honorable Jean-Yves Duclos, Ministre de la Santé.
De son côté, voici ce que l’humoriste avait à dire sur le sujet : « Mes parents télévisuels dans ma série Discussions avec mes parents sont allumés, drôles, vifs d'esprit, actifs et heureux. Ce fût le cas de mes vrais parents jusqu'à ce qu'ils atteignent l'âge d'environ 87 ans. Ã? ce moment s'est amorcé un brutal déclin qui, quoiqu'en partie normal et prévisible, a été accentué par la décroissance accélérée de leur acuité mentale, le tout visible chez mon père par un début d'Alzheimer mais surtout chez ma mère avec l'arrivée de la démence.
Les nombreuses chutes de glycémie causées par son diabète ont eu un effet dévastateur sur l'ensemble de ses facultés mentales. Ça commence avec la difficulté à trouver les bons mots pour exprimer une idée toute simple. Ensuite ce sont les trous de mémoire de plus en plus grands et creux, la confusion des idées, arrivent ensuite l'inaptitude d'avoir une conversation ayant un minimum de sens et ce cruel moment où on la voit se fâcher contre elle-même alors que le peu de capacités qui demeurent à sa disposition ne font que lui montrer l'impitoyable cul de sac vers lequel elle se dirige.
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On en arrive finalement à l'incapacité totale de prendre soin de sa propre personne et au fameux oubli. L'oubli de tout. L'oubli de ce qu'elle a été, de ce qu'elle est, mais surtout de qui tu es, toi. Lorsque la personne qui t'as mis au monde ne peut te reconnaître et te voit comme un étranger, le sentiment d'impuissance est indescriptible. On aimerait tellement pouvoir lui donner des cellules comme on donne du sang.
Alors on s'accroche aux moments qui restent avec elle où l'absence d'échange fait place au don de soi total. On est pas avec elle pour nous, on y est pour elle, tout comme elle était là pour nous à notre naissance. Tout comme un bébé elle ne sait pas qu'elle aura froid, alors on la couvre. Elle ne sait pas qu'elle aura faim, alors on la nourrit. Elle ne comprend pas ce qu'elle voit et entend, mais on lui parle quand même alors que ses grands yeux nous fixent à la recherche d'un indice de ce qui se passe. Alors parfois, si c'est une bonne journée, on voit un petit éclair dans son Å?il, comme si un mot qu'on aurait prononcé, on ne sait trop lequel, avait réussi à rallumer la lumière ne serait-ce que pour un bref moment, le temps d'un souvenir de ce qui fût autrefois une superbe vie ».
Quelle belle initiative! François Morency est une inspiration pour nous tous!