Le pronostic était peu favorable en début de saison pour Ã?pidémie, la nouvelle dramatique de TVA diffusée depuis le début du mois de janvier. Mais les téléspectateurs risquent de changer d’idée en voyant le quatrième épisode, qui sera diffusé la semaine prochaine à la télé et qui est disponible depuis mardi soir en ligne. Le thriller devient soudainement contagieux et sa proximité avec la réalité n’est pas étrangère à ce soudain regain d’intérêt, même si, jusqu’à maintenant, les hypocondriaques avaient droit à plus de suspens en regardant les nouvelles qu’en visionnant la série.
Les trois premiers épisodes de cette nouveauté qui met en vedette Julie Le Breton dans la peau d’Anne-Marie Leclerc, une médecin infectiologue qui dirige le Laboratoire d'urgence sanitaire, étaient lents, trop lents. Son conjoint infidèle, Marc (Gabriel Sabourin), semblait bien plus méchant de n’importe quelle bactérie avec sa double vie aussi étourdissante que le virus, mais, surtout, cette trame narrative prenait toute la place. Entre une quinte de toux et un décès, on y revenait constamment, d’autant plus qu’Anne-Marie s’est retrouvée à devoir collaborer avec Chloé (Mélissa Désormeaux-Poulin), la maîtresse de Marc, pour limiter l’épidémie.
Ça aura valu la peine de poursuivre l’écoute, puisque le rythme change complètement au quatrième épisode, durant lequel le suspect est finalement identifié. Le coupable serait une nouvelle forme du coronavirus (qui doit son nom à sa forme en couronne, pas à la bière!) particulièrement mortelle, dont l’origine n’a pour l’instant pas été déterminée. Nommé cova, pour coronavirus virulent d’Amérique, le virus est officiellement déclaré comme responsable du décès de quatre personnes à ce stade, sans compter l’hospitalisation de plusieurs autres. Et ce n’est pas la tisane miracle au curcuma de la youtubeuse Françoise (Ã?ve Landry) qui va aider.
Non seulement on commence enfin à sentir la pression sur le ministre (Guillaume Cyr) et sur l’équipe du Laboratoire d'urgence sanitaire, mais, en plus, les parallèles à faire avec la réalité sont durs à manquer. En effet, depuis le mois dernier, 18 personnes sont mortes après avoir été contaminées par le coronavirus puisqu’une épidémie s’est déclarée en Chine. Cette forme baptisée nCoV-2019 serait d’origine animale; elle proviendrait en partie des chauves-souris et aurait été passée aux humains par les serpents. Dans Ã?pidémie, ce sont les furets qui ont contaminé les premières victimes humaines. La période d’incubation est de deux à 12 jours, tandis que celle du fictif cova peut également être aussi courte que 48 heures. Dans la vraie vie comme dans la fiction, plusieurs personnes qui pourraient avoir été contaminées sont en observation.
Tout ça, ça donne un second souffle à l’émission, qui commençait à en avoir sérieusement besoin.