Le 10 septembre est une journée importante. Une journée où tout le monde devrait s’arrêter quelques instants et réfléchir. Le 10 septembre est La Journée mondiale de prévention du suicide et nous connaissons tous et toutes quelqu’un, de près ou de loin, qui s’est enlevé la vie. C’est le cas de Alexandre Barrette. Il y a deux ans, il a perdu son bon ami Hugo et c’est dans une lettre complètement poignante que l’humoriste lui a rendu hommage. Attention, il se peut que vous versiez quelques larmes en lisant ce magnifique texte...
« Il y a quelques jours, j'ai vu le documentaire sur Anthony Bourdain. J'ai fini avec les yeux pleins d'eau. Un voile d'eau sur chaque Å?il comme la patinoire à Charlesbourg fraichement arrosée en hiver », débute-t-il.
« Inévitablement j'ai pensé à toi, Hugo. Je suis retourné voir sur Facebook les photos avec toi, celle de nous 4 avec Ben et Yann. J'ai senti le besoin de reconnecter avec la douleur. La réaffronter de face. Je me suis crinqué du Radiohead. J'ai défilé les photos de toi. Je suis même allé voir nos textos. Le tout dernier, où je te suppliais de donner des nouvelles. Perdu dans un océan de messages que tu ne liras jamais », continu-t-il avec émotions.
« Ça fait 2 ans que t'as décidé de mettre fin à la partie. Des fois, par quête de noblesse, je voudrais souffrir autant qu'au début. Je voudrais que ma plaie soit encore à vif, comme si ça témoignait de la profondeur et la sincérité de mon amitié, de mon amour pour toi. Je voudrais que ma douleur soit digne de toi. Mais ce niveau de souffrance n'était pas viable à long terme. Pour personne, je crois. Tout me manque de toi! Ta présence était rassurante. Ton charme fou. Ton sens de l'humour. Ton magnétisme! Dans la machine à boules qu'est la vie, t'as été une rencontre significative qui a changé complètement mon parcours. Je te serai reconnaissant pour toujours! Je sais que t'avais tes démons Pelli. Même ça, je trouvais ça rassurant. C'est peut-être égoïste d'écrire ça, mais j'ai toujours aimé les gens heureux, mais avec des failles. Je crois que ça me déculpabilisait d'avoir les miennes. Sans jamais les avoir nommés officiellement, c'est comme si tes démons pouvaient tenir compagnie aux miens. J'avais cependant sous-estimé l'ampleur des tiens », raconte-t-il, avec des mots auxquels plusieurs pourront probablement s’identifier.
« Hugo, tu continues de vivre dans les souvenirs. T'as tellement laissé ta marque que très souvent, on te cite, de choses que tu as dites, et même de choses que tu dirais. Parfois, dans des soirées, quelque chose se passe et quelqu'un dit : « Pelli dirait surement telle affaire ». « C'est sur que Pelli dirait ça ». Et on rit! On rit fort! T'es plus là et tu nous fais encore rire. Ce que t'as été est tellement fort, que même quand l'acteur n'est plus là , le personnage fait encore partie de la pièce. J'aimerais tellement ne pas écrire ce texte. J'aimerais être au chalet, jouer à Risk avec toi Ben et Yann, et te bombarder mon affection en personne. Te dire comment je t'aime, en te serrant dans mes bras. Je rêve que mes propos et mon amitié puissent être un pare-chocs sur ton cÅ?ur. Geler ta détresse, quelle qu'elle soit. Réussir à te faire croire que t'es pas seul, qu'il existe une solution. Je dis moi, mais je veux dire nous. Daph, tes amis, ta famille, tous ceux autour de toi ».
« Hugo. Je payerais très cher mon ami pour ramener ici-bas ton gros chest réconfortant. Et prendre une accolade de plus. Je payerais cher en esti pour une accolade de plus. Hugo. Je t'aime. Aujourd'hui c'est la journée mondiale de prévention du suicide. Moi j'ai perdu un ami. Et je ferais beaucoup beaucoup pour éviter ça. Si t'as de la détresse. Si t'as un check engine sur le cÅ?ur. Si t'es pas bien. Si tu avances dans le brouillard depuis un bout de temps ».
« Appelle quelqu'un. Donne-toi la chance d'être aidé. Je t'en supplie, joue à la loterie que ça peut s'arranger. Je sais que c'est difficile. Mais j'ai juste envie de te dire qu'il reste du beau sur ta route. Alex xx », conclut-il.
On vous l’avait dit que c’était touchant, mais c’est surtout bien écrit et nous ressentons la douleur que l’humoriste éprouve. Cette lettre est spéciale pour l’animateur, mais elle le sera probablement tout autant pour quiconque qui a dû vivre avec la perte d’un être cher qui n’en pouvait plus des journées sans soleil...