
Récemment, Marie-Louise Arsenault, dans son émission Tout peut arriver, recevait l'ex-ministre libérale et candidate à la mairie de Montréal, Soraya Martinez Ferrada, le copropriétaire de Pizza Salvatoré, Guillaume Abbatiello, ainsi que Simon Boulerice, Annie-Soleil Proteau et le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe.
Mathieu Lacombe souhaitait, de son propre chef, prendre la parole au micro afin d'aborder un sujet précis: les critiques de plusieurs artistes concernant le sous-financement de la culture québécoise par le gouvernement du Québec.
«(…) Il y a beaucoup d'inquiétudes actuellement dans le milieu et j'ai envie d'envoyer un message (…) on est en train de travailler sur des solutions et je sais que c'est difficile pour les arts en ce moment (…)», soutient le ministre, affirmant que le message a été entendu et qu'il tient à rassurer le milieu culturel. Mathieu Lacombe a alors donné sa parole qu'il se battait pour cette cause, ajoutant qu'il a l'habitude de respecter ses engagements.
Rappelons que le Front commun réclame une hausse du financement du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), portant son budget de 161M$ à 200M$ dans le prochain exercice financier.
Il s'est ensuite retrouvé sous un flot de questions et d'inquiétudes, alors que les invités exprimaient leur réticence quant à la concrétisation de leurs demandes. Le ministre a ensuite pris le temps de répondre aux nombreuses critiques reçues à ce sujet.
Lors de cet échange avec le ministre, Guillaume Abbatiello a pris la parole et a laissé entendre que le contenu offert pourrait être en cause dans la baisse de fréquentation des musées et des salles de spectacle.
«(…) Est-ce qu'il y a quelqu'un qui se questionne à savoir pourquoi le monde ne va pas au musée? Et pourquoi les salles ne sont pas remplies? C'est peut-être le contenu qui est créé qui ne fonctionne pas (…)», a-t-il lancé sur un ton qui pourrait être perçu comme arrogant.
Toutefois, l'animatrice a réfuté son propos, affirmant que certaines études récentes démontrent que la fréquentation des salles a repris à la hausse.
Il semblerait toutefois que, lors du débat sur la question du budget des arts, Guillaume Abbatiello n'ait pas eu assez de temps sous les projecteurs. Après son passage à l'émission, il a partagé une vidéo sur TikTok, dans laquelle il revient sur son intervention et dénigre certaines discussions qui ont eu lieu en ondes.
«(…) Nous, quand nos affaires ne fonctionnent pas, on ne va pas dire au gouvernement: Donnez-nous de l'argent, donnez-nous de l'argent (…) pendant quarante minutes, personne n'a dit: Pourquoi ça ne fonctionne pas? Est-ce que le contenu qu'on fait, c'est de la m*rde? (…) j'avais l'air d'être avec une gang d'extraterrestres (…)», s'exclame-t-il, expliquant qu'il s'était retenu de parler davantage afin de ne pas vexer les personnes présentes.
Pour ne pas vexer les gens… ou pour ne pas se faire contredire? La question reste ouverte!
«(…) On a des Samsung et des iPhones à 1000$ au bureau, et on filme avec ça et on fait 83M de visionnement, à tous les mois (…) c'est complètement déconnecté comme discours, jamais d'introspection. Ce monde-là ne pourrait jamais être en affaires, c'est impossible! Ça me fait capoter, l'argent du monde est gaspillé bien raide (…)», lance-t-il affirmant que s'il publie cette vidéo (chose faite) ce sera probablement long avant qu'il se fasse réinviter.
Une vidéo qui, comme vous vous en doutez, a fait énormément de vagues et a suscité de nombreuses réactions. Parmi elles, celle de l'homme d'affaires Louis Morissette, qui a partagé deux stories où il se dissocie du géant de la pizza, Pizza Salvatoré, qui commanditait son podcast Entre la poire et le fromage.

«Guillaume Abbatiello, si tu veux avoir une discussion d'entrepreneurs à propos de la culture, ça va me faire plaisir qu'on jase. Mais je te laisse avec ça: mettons que Pizza Hut et Domino's venaient s'installer à côté de chez vous et qu'ils ne payaient pas leur loyer? Mettons qu'ils noyaient le marché au point où tu suffoques? Est-ce que ta pizza serait automatiquement «de la m*rde»? Ensuite, on pourrait philosopher sur le Québec et son identité. Parce qu'un peuple ne peut pas juste se définir par des colonnes dans un bilan. Et notre identité n'est pas une matière qu'on peut comparer à un succulent repas inventé dans un autre pays. Finalement Guillaume, oui la culture c'est des affaires. Des jobs, des impôts, un retour sur l'investissement. Et là, c'est l'homme d'affaires qui te parle», ajoute Louis Morissette, qui connaît du succès autant dans le monde des affaires que dans celui de la culture.

En commentaire sous la vidéo de Guillaume Abbatiello, Kim Lévesque-Lizotte a également tenu à partager son opinion. Manifestant son désaccord, elle a même encouragé la concurrence de Pizza Salvatoré.
«Les créateurs vont s'assurer de manger du Domino's en tab*rnak», lance-t-elle.

L'équipe de l'émission où il était reçu n'a pas non plus manqué sa chance de répliquer aux propos du copropriétaire.
«Nous avons cordialement reçu l'entrepreneur Guillaume Abbatiello à Tout peut arriver, samedi. De toute évidence, il avait beaucoup à dire… APRÈS son entrevue», réplique l'équipe de l'émission, insinuant l'absurdité de la situation.

Et s'en est suivi un message du ministre de la Culture lui-même, s'adressant directement au principal intéressé.
Une question se pose: pourquoi Pizza Salvatoré commandite-t-elle la plupart des podcasts québécois issus du milieu culturel, si tout ce qui est produit est, selon eux, de la m*rde?
Un dossier à suivre…
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